Après plus de 10 ans passés dans le milieu social avant d’intégrer celui de la relation client, Isabelle Schneider est responsable de la Coordination Sociale chez Foundever depuis janvier 2021. Ce poste a été créé il y a 9 ans, dans le but de soutenir les responsables des ressources humaines dans l’accompagnement des salariés dans les problématiques d’ordre personnel qu’ils peuvent rencontrer et qui ont un impact sur leur vie professionnelle.
5 bonnes pratiques RSE à mettre en place en entreprise par Isabelle Schneider.
1) Surveiller de près sa politique en faveur de l’insertion des personnes en situation de handicap
Une des premières actions à mettre en place est de veiller à ce que la politique définie en matière de handicap est appliquée. Trop d’entreprises en France sont encore bien en dessous des quotas prévus par la loi (6% des salariés handicapés pour une entreprise de 20 collaborateurs et plus).
L’implication des entreprises en la matière démarre dès la publication d’offres d’emploi indiquant que les postes sont accessibles aux personnes en situation de handicap et se concrétise ensuite par de nombreuses actions visant à faciliter le quotidien de ces salariés.
Chez Foundever, un accord handicap existe depuis plus de 15 ans et le taux de salariés en situation de handicap, environ 8% (taux prévisionnel 2021), est nettement supérieur à la moyenne nationale dans le secteur privé qui est de 3,5%.
“Notre objectif principal est de favoriser et de maintenir dans l’emploi les personnes en situation de handicap et sensibiliser l’ensemble des salariés de l’entreprise. Cela passe par l’organisation chaque année sur l’ensemble des sites de France de la semaine européenne pour l’emploi des personnes en situation de handicap par exemple. Le but est aussi d’informer les collaborateurs sur les différents handicaps car ce n’est pas forcément visible. Un collègue peut être dyslexique, ce qui va complexifier ses échanges écrits.”
Autisme, troubles auditifs, trouble déficitaire de l’attention, maladies rares, handicaps visuels comme le daltonisme, maladies psychiques, arthrose des doigts, maladie de Crohn, cancers… la liste des handicaps peu visibles est longue !
Pour Foundever, l’entreprise a aussi un rôle à jouer pour encourager les salariés qui ne déclarent pas leur handicap à le faire, en les informant qu’ils peuvent bénéficier de mesures visant à améliorer leurs conditions de vie au travail.
“Il y a encore de nombreuses personnes qui n’osent pas déclarer leur handicap lors d’un recrutement, de peur des conséquences que cela pourrait avoir.”
Chez Foundever, les salariés en situation de handicap peuvent bénéficier, si elles le souhaitent, d’avantages spécifiques prévus dans l’accord d’entreprise, telles qu’un temps de pause supplémentaire (10mn par jour), des ½ journée pour passer des examens médicaux…
“Nous disposons aussi d’un budget annuel assez conséquent qui nous permet de répondre à l’ensemble des demandes d’aménagement de postes en fonction du handicap et aussi favoriser l’accessibilité des sites, cela passe par exemple par l’installation de portes automatiques sur les sites, mais aussi l’achat d’équipements spécifiques comme des casques Bluetooth, des souris sans fil ou ergonomique, des chaises ergonomiques…”
Un moment fort de la vie de l’entreprise est également la participation au Téléthon avec la vente d’objets. Grâce à l’engagement des collaborateurs, un don de 1 520,36 € a été reversé à l’association en 2021.
2) Faire de l’entreprise un lieu où chacun se sent en sécurité
Un salarié passe la majeure partie de son temps sur son lieu de travail, un employeur a donc véritablement un rôle à jouer dans l’épanouissement des salariés.
Chez Foundever, plusieurs postes ont été créés pour établir une véritable relation de proximité avec les collaborateurs et faire en sorte que chacun se sente bien et en sécurité : sur chaque site, un correspondant de la mission sociale est présent et assure des permanences régulières. C’est l’interlocuteur privilégié des salariés qui rencontrent des difficultés dans leur vie personnelle.
“Chaque année nous organisons une semaine autour des thématiques sociales afin de sensibiliser, informer et aider les collaborateurs en fonction de leurs enjeux personnels : domaine juridique, santé, familial… Nous les mettons en relation avec des interlocuteurs qui peuvent les aider : Action Logement, la CAF… Nous sommes le lien entre les salariés et ces organismes rigoureusement sélectionnés.”
Une organisation qui fonctionne bien car elle permet aux collaborateurs de pouvoir se confier en toute discrétion en interne, mais aussi de contacter les organismes en direct pour plus de discrétion.
“La pandémie a aussi fait ressortir, créé et accentué des situation difficiles, notre assureur a mis en place des séances gratuites avec des psychologues pour l’ensemble des salariés qui en exprimaient le besoin.”
Quand le mal-être prend racine au sein de l’entreprise, ce qui arrive malheureusement, l’équipe sociale est également là pour accompagner les collaborateurs. Par ailleurs, sur chaque site, un référent harcèlement et incivilités a été désigné au sein du CSE.
Par le biais du correspondant Mission sociale et du référent, le collaborateur peut se confier, ce qui permet de mieux comprendre si la situation qu’il vit relève ou non du harcèlement. Si ce sont des actes punis par la loi, les équipes seront à ses côtés pour l’informer, le soutenir et être le bon relais.
Sur les sites, chaque encadrant est sensibilisé sur les situations d’incivilité et de harcèlement ainsi que sur le rôle qui lui revient s’il en constate. Cela peut être par exemple un collaborateur qui jette son mégot, laisse des déchets sur son poste de travail… mais aussi parfois des insultes, des sujets tendancieux ou des blagues à connotation sexuelle.
“Nous intervenons en amont pour que la situation ne se dégrade pas, les équipes sont là pour trouver des solutions pour que chacun puisse se sentir à l’aise à nouveau.”
3) Ne pas nier l’importance de la vie personnelle de chacun
Le rôle de l’aide sociale au sein d’une entreprise est aussi d’aider un collaborateur qui ne s’épanouit plus dans son travail.
“Il faut trouver des solutions et accepter de se quitter parfois car un collaborateur qui veut partir, ce n’est ni positif pour lui, ni pour l’entreprise. Des dispositifs existent soit pour prévoir une mobilité ou une évolution en interne, soit pour envisager une reconversion avec un CPF par exemple… Il n’y a pas de tabous à ce sujet.”
De la même façon, il est important d’accompagner les salariés qui connaissent des changements d’ordre personnel, comme l’arrivée d’un enfant, un divorce, le décès d’un proche ou qu’il devient aidant pour un proche par exemple.
De nombreuses initiatives sont prises au niveau local pour accompagner le collaborateur pendant cette période. Les correspondants Mission sociale vont aussi pouvoir créer des partenariats locaux pour les informer sur leurs droits et dispositifs existants.
4) Faire de l’entreprise un lieu de vie épanouissant
La vie des collaborateurs en entreprise est aussi ponctuée d’événements qui permettent de rendre le travail encore plus épanouissant et créent de la cohésion au sein de l’équipe.
Chez Foundever, la vie des collaborateurs est rythmée par de nombreux moments conviviaux :
- Semaine de sensibilisation au handicap
- Téléthon
- Semaine des Bonnes Adresses (semaine sociale)
- Journée des droits des femmes
- Sidaction
- Halloween
- Octobre Rose
- Movember
- Noël
- EverBetter, un programme pour rester en forme toute l’année et relever des défis
- Des événements autour du semi-marathon et du marathon de Paris
Ces moments sont aussi l’occasion de mieux se connaître, d’échanger et de faire de l’entreprise un lieu où chacun peut se sentir bien et s’épanouir.
5) Créer des moments d’échanges entre les salariés et la direction
Dans de nombreuses entreprises, un salarié qui est confronté à un problème personnel ne sait pas toujours vers qui se tourner.
Certains salariés n’osent pas se confier à leur manager ou leurs collègues, par pudeur. D’autres ne sont pas à l’aise avec le service des ressources humaines, avec lequel ils souhaitent conserver une relation purement professionnelle.
Le fait d’avoir plusieurs solutions pour trouver un interlocuteur au sein de l’entreprise est un atout considérable.
“Un collaborateur a le choix, il peut décider d’échanger avec la personne chargée de la Mission sociale. Elle comprend ainsi son quotidien, entretient une relation de confiance et de proximité, et leurs échanges sont strictement confidentiels. Si le collaborateur préfère rester anonyme sur son site, il pourra se confier directement à moi. Bien communiquer sur le rôle de chacun est important pour que les salariés comprennent comment ils peuvent être aidés !”
Les managers ont aussi un rôle à jouer pour expliquer le fonctionnement de la mission sociale et s’assurer que les salariés sont suffisamment à l’aise pour ne pas rester isolés avec leurs problèmes.
Le rôle d’Isabelle Schneider est aussi de faire le lien avec la direction pour répondre à une problématique temporaire que vit un collaborateur.
“Nous pouvons mettre en place des aménagements d’horaire dans de nombreuses situations, c’est une solution temporaire mais qui est très utile pour un collaborateur qui en a vraiment besoin.”
En dehors des situations personnelles et ponctuelles, la direction et les partenaires sociaux concluent régulièrement des accords fixant des avantages pour les collaborateurs, dans de nombreuses situations (enfants malades, handicap…). Ces accords sont négociés dans un souci d’équité entre les collaborateurs, leur vocation étant d’en faire bénéficier l’ensemble de la collectivité de travail et de permettre à l’entreprise de prouver très concrètement la démarche sociale et sociétale dans laquelle elle s’inscrit durablement.